Délivrabilité : IP dédiée ou partagée ? par Jean-Michel Radiskol, Chief Deliverability Officer chez Adobe

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Adobe-CampaignDe nos jours, en une minute, plus de 200 millions d’emails atteignent les FAIs et Webmail du monde avec plus ou moins de succès. Afin de pouvoir se différencier et garantir une bonne délivrabilité à ses emails il existe un point clef, la réputation.

La réputation peut être assimilée à l’empreinte qu’une entreprise va laisser sur le web. Dans le cas de l’emailing celle-ci sera basée sur l’IP et/ou le (sous-) domaine.

Beaucoup d’entreprises, même de grandes marques, ont perdu leurs réputations à cause de mauvaises pratiques de communication et/ou de collecte d’adresses. Le nom d’une marque ne suffit pas à créer une bonne réputation face à des Webmail tel que Hotmail ou Gmail.

Les bonnes pratiques sont l’élément clef de la réussite.

Il semble alors nécessaire de donner de la visibilité sur les deux principales stratégies qui peuvent être mises en avant pour garantir une réputation, ainsi que les avantages et inconvénients de chacune en terme de stratégie IP. Celle-ci se scinde en deux grandes catégorie l’IP dite dédiée et l’IP dite partagée.

Toutefois, avant même de choisir l’une de ces deux stratégies, il est crucial de comprendre pourquoi ces deux stratégies existent au travers des règles des FAIs et mettre en place une corrélation avec l’activité de l’envoyeur.

Sur les 200 millions d’emails cités ci-dessus, une grande majorité est ce que l’on appelle du SPAM, email non sollicité. Il est donc important pour les FAIs et Webmail de protéger leurs utilisateurs.

Parmi les nombreuses règles à respecter (double opt-in,  segmentation, pression commerciale, HTML, etc.), une des principales se base sur la consistance des envois dans le temps et sur les volumes afin de créer et maintenir la réputation des IPs et des (sous-)domaines d’envoi.

La question est de savoir quelle est la bonne stratégie à implémenter lors d’un nouveau projet emailing : dédiée ou partagée ?

  • L’IP dédiée est de manière générale une IP n’ayant pas connue de trafic, vierge de réputation qui sera entièrement consacré au trafic email d’une marque, d’un envoyeur.
  • L’IP partagée est comme l’indique son nom, un vecteur commun de trafic d’emails entre plusieurs marques/envoyeurs, ce qui implique qu’une réputation bonne ou mauvaise est déjà établie.

Une phase préliminaire est nécessaire de la part du consultant ou du routeur permettant d’exposer les avantages et inconvénients mais c’est également le bon moment pour se poser les bonnes questions concernant sa stratégie et ses pratiques emailing.

Choix et mise en place d’une IP dédiée

Ce choix implique deux phases primordiales qui sont la construction et le maintien de la réputation.

L’IP dédiée fraichement implémentée a une réputation neutre, il convient de ce fait de mettre en place le processus de construction de réputation via un ramp-up ou un warm-up qui est la première phase.

La construction de la réputation se fait via un ramp-up ou un warm-up, ceci consiste à augmenter de manière progressive la volumétrie. Cette augmentation progressive permet de respecter les règles des FAIs mais également de passer d’une solution à une autre en one-shot. La phase de ramp-up a généralement une durée allant de 2 semaines pour les plus petits clients, pouvant s’étendre à 6 ou 8 semaines pour les plus gros envoyeurs et ayant une forte proportion d’adresses emails considérées comme inactives ou dormantes. Durant cette phase des actions correctives peuvent être proposées.

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Une fois la réputation construite lors du ramp-up, il est utile de souligner que celle-ci doit être maintenu et réfléchie sur chacun des envois qui seront effectués via les IPs lors de la deuxième phase ‘on-going’ ou ‘production’. Les filtres anti-spam gérant la réputation sont de nos jours hyper réactif et adaptent la réputation en temps réel.

Les trois points clefs des avantages et inconvénients :

  • Avantages :
    • Gestion de sa réputation,
    • Programme de certification possible,
    • Une configuration full-branding sur le nom de (sous-)domaine de l’envoyeur (si délégation de celui-ci à l’ESP ou MSP).
  • Inconvénients :
    • Phase de ramp-up,
    • Fréquence d’envoi régulière (3-4 fois par semaine),
    • Consistance du volume (+/- 25% d’écart d’une jour sur l’autre).

Choix et mise en place d’une IP partagée

Le choix d’une IP partagée est principalement proposée à de petits envoyeurs étant sous la barre des 2 millions d’emails par mois et ayant une base de données avoisinant les 750K contacts et ne pouvant envoyer de manière régulière.

L’idée étant de mutualiser la volumétrie de ces différents envoyeurs afin d’atteindre une masse critique ainsi qu’une fréquence suffisante.

Le choix reste essentiellement à la charge de l’ESP ou du MSP de mutualiser tel et tel envoyeurs. Cette décision se base théoriquement sur une étude préalable de l’activité et de l’historique du candidat à l’IP mutualisée.

Cette stratégie offre plus de souplesse en terme d’intégration car aucune phase de ramp-up n’est nécessaire, toutefois et de manière à protéger les envoyeurs déjà implémentés sur les IPs partagées il est demandé d’intégrer les envois en plusieurs vagues afin de contrôler la qualité de la base de données, la réactivité des contacts et l’influence de ce nouvel envoyeur sur l’IP partagée. Comme lors de la phase de ramp-up de l’IP dédiée des actions correctives peuvent être imposées, à défaut de quoi l’envoyeur peut se voir exclu de l’IP partagée.

Les trois points clefs des avantages et inconvénients :

  • Avantages :
    • Plus de flexibilité sur les fréquences d’envois et phase de ramp-up réduite.
    • Plus de flexibilité sur les volumes d’envois,
    • Tous les envoyeurs travaillent sur la construction de la réputation de l’IP.
  • Inconvénients :
    • Un seul envoyeur peut impacter négativement l’ensemble de la réputation,
    • Pas de programme de certification possible,
    • Un reverse DNS commun.

Sans différenciation de la stratégie choisie, une attention spéciale sera apporté durant les premiers envois car ils permettront de prendre connaissance de la qualité des envois, ainsi que les performances de ces derniers.

La mise en place d’actions correctives doit être faite rapidement si nécessaire limitant ainsi un potentiel impact négatif.

Pour conclure, il est donc important de travailler de manière ouverte et transparente avec le fournisseur de solution ou le consultant afin de choisir la meilleure solution technique à mettre en place, ainsi que de prendre en compte les optimisations de votre plan marketing.

La réputation d’une IP n’est pas simplement un élément lié à une législation opt-in, il s’agit d’une alchimie complexe dans un vrai cycle de vie prenant en compte des législations locales, des règles FAIs et des réactivités d’utilisateurs.

Il est bien entendu que les stratégies proposées ci-dessus ne s’appliquent pas à des stratégies d’envoi de messages de type temps réel. L’infime volumétrie espacée dans le temps, ainsi que les messages eux-mêmes suffissent à maintenir la réputation des IPs.

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L’auteur

2 réponses

  1. Très bon article. Très clair. Merci.
    Je dirai pour ma part qu’une IP dédiée neuve (ou une plage d’IP) a au commencement une réputation légèrement négative. C’est au premiers envois d’aider à établir la réputation initiale neutre, voire positive. Et cela prend un peu de temps.
    Il faut donc se garder de nettoyer sa base aux premiers envois et faire donc très attention à son import initial en s’assurant que les désabonnés et NPAI connus n’ont pas été importés par erreur.
    Un premier envoi de ce type ferait grand mal à la réputation tout juste naissante des IP et du sender et nécessiterait encore plus de temps à rétablir.

  2. Merci.
    Il est également important de notre que durant cette phase de ramp-up il faut inviter les envoyeurs à utiliser les contacts actifs tel que les ouvreurs des derniers mois pour booster la monté en réputation en particulier sur Gmail, Yahoo et Hotmail.

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